Impacts de parcs éoliens marins #2
Impacts de parcs éoliens marins - Partie 1
Impacts de parcs éoliens marins, services écosystémiques et modèles conceptuels intégrés #2
Les éléments de cette note sont extraits de travaux collectifs de membres de l’Atelier Anonymus.
Partie II
Mise en valeur des effets « pseudo-positifs » des parcs éoliens par des modèles
– Dans certains modèles il est « facile et avantageux » de mettre en avant les « fournitures de services écosystémiques » soi-disant favorables des parcs éoliens que seraient « les mantras magiques » des « effets de récifs et de réserves » qui cachent la forêt des effets et impacts éoliens négatifs et de leurs intensités sur la subsidence de la biodiversité océanique.
– La mise en exergue des « ces effets pseudo-positifs » puisqu’ils concourent à l’exposition de la flore et de la faune aux effets physiques et chimiques toxiques de ces installations industrielles présente des avantages compensatoires halieutiques, environnementaux et d’acceptabilité sociétale évidents ;
– Halieutiques par un effet de « Dispositif Concentrateur de Poissons » (DCP), de réserve, d’augmentation de la biomasse et de débordement ce celle-ci au bénéfice des pêcheurs et pouvant justifier le co-usage de cultures marines massives et d’aquacultures diverses
– Environnementaux par l’installation de « spots » d’une biodiversité parfois incongrue vis-à-vis de l’existant local, par « l’illusion chimérique et tragique » de création ou de rétablissement de services éco-systémiques pouvant aboutir à la volonté absurde de la création d’un réseau d’Aires Marines Protégées (AMP) énergétiques (AMP-E) renforcé au fur et à mesure de l’envahissement océanique imposé par la Programmation Pluriannuelle de l’Energie.
– De l’acceptabilité sociétale qui découle des effets halieutiques et environnementaux combinés et de l’attractivité technologique touristique ; Comment pourrait-on s’opposer au développement massif éolien en mer puisque les pêcheurs, les Organisations de Producteurs y trouvent leur compte en « Services Ecosystémiques » et l’environnement également comme l’affirment certains de ses « défenseurs ».
– C’est la conclusion imparable « d’un syllogisme d’apparence vrai » qui complaira à « l’éco-logico-nomico-social » citoyen. Pas à nous.
– Ce syllogisme ne démontrera sa fausseté qu’à la mesure des effets et impacts chroniques physiques et chimiques environnementaux sur le temps long quand il sera trop tard pour « revenir en arrière » et que « le mal énergétique éco-toxique » sera fait.
– Les suivis ne seront, peut-être, que capables de le constater et les mesures de gestion correctives « une ultime illusion ».
– D’où l’indispensable moratoire « énergétique océanique » tant que les multiples expérimentations des pilotes éoliens, sur une dizaine d’années n’auront pas démontré, s’ils en sont capables, la nécessaire et suffisante innocuité de ces machines industrielles et de leurs organes connexes sur les fragiles équilibres du vivant océanique.
Politique énergétique et priorisation des enjeux économiques et sociaux
– Il existe une autre difficulté et pas la moindre; l’implication de l’Etat au côté et à l’appui financier, scientifique et technique « des recherches sur les modèles intégrés des services écosystémiques » et de l’ensemble des besoins des industriels. Etat, juge et partie, soutien et contrôleur des projets.
– Le Jupiter élyséen a décidé autoritairement de 50 parcs éoliens en mer ou 45 GW dans l’ignorance totale des conséquences biologiques dramatiques de cette annonce à « l’emporte-pièce », détachée du réel.
– D’autre part et en complément, de nombreux chercheurs institutionnels ont un pied dans leur institution publique et l’autre dans des structures de recherches des industriels privés, parfois en promiscuité, ce qui malgré leurs véhémentes dénégations, ne les rend pas insusceptibles d’un conflit d’intérêt majeur qui pourrait décrédibiliser leurs travaux et les mesures de gestion proposées. D’ailleurs ; « Les modèles conceptuels intégrés éco-systémiques des Services Environnementaux ont pour but de « prioriser les enjeux socio-économiques en mer, tout en assurant un développement durable des territoires côtiers (Frederiksen et al. 2021). »
– « prioriser les enjeux socio-économiques en mer » c’est-à-dire décider a priori ; « imposer comme une évidence » la primauté des enjeux socio-économiques sur les enjeux environnementaux disqualifie ceux qui s’en réclament dans la recherche des effets et impacts des installations industrielles éoliennes sur ceux-ci ; tant conceptuellement qu’expérimentalement.
– C’est une autre difficulté majeure de la mise en œuvre des pilotes expérimentaux éoliens à cause de liens de subordination qui peuvent coalescer les intérêts scientifiques à ceux des industriels et des porteurs des politiques publiques énergétiques en mer.
De la difficulté de caractériser la part des impacts éoliens dans les modèles écosystémiques
– Enfin, l’influence de l’évolution climatique, de l’effondrement écosystémique, de la surexploitation halieutique, de la pollution généralisée de l’océan mondial rendra très difficile la discrimination donc l’implication des multiples facteurs de la dégradation de « l’offre de services écosystémiques » par les installations industrielles éoliennes dans cette évolution océanique d’impacts polymorphes.
– Les impacts des parcs éoliens en mer sont estimés sur la demande humaine de services éco-systémiques mais plus « réellement » sur les espèces ou les habitats sauf cas évidents, rares.
– C’est un moyen de neutraliser et de théoriser les fonctions qui découlent du vivant dans un but uniquement anthropocentrique distancié du réel de la problématique biologique par un réductionnisme abouti.
– L’essentiel des impacts sur le vivant devient « un non-dit sous-entendu », l’accessoire des services rendus à l’humanité.
– C’est « la demande du marché » qui est le moteur des besoins et des moyens de restauration de la nature et non l’état de « l’offre » qui dépend de l’évolution complexe des populations de végétaux et d’animaux marins.
– Cette approche « conceptuelle modélisatrice intégrée indirecte » ne peut être que rejetée par de nombreux naturalistes.
– D’ailleurs, les analyses isotopiques et la modélisation du bilan de masse ont grand’ peine à valider les modèles, et les indices ENA, même multipliés, sont incapables, du fait de leurs limites pratiques, d’aboutir à un résultat permettant de discriminer les effets du changement climatiques, des prélèvements halieutiques et des multiples impacts des machines industrielles éoliennes en mer.
– Ce sont pourtant ces effets et impacts éoliens sur les espèces et les habitats qu’il faut comprendre ainsi que leurs cumuls et avec les autres facteurs de l’effondrement de la biodiversité océanique.
La définition de la notion d’impact de Willsteed (et al. 2018) est; « Si ces effets sont suffisants en intensité, durée et/ou gravité pour provoquer des changements significatifs au niveau des récepteurs, ils sont alors appelés impacts».
Cette terminologie du « champ des impacts » permet à des modélisateurs d’éliminer un certain nombre d’effets qui ne devraient pas l’être car « leur suffisance » et leur capacité à « provoquer des changements significatifs » relèvent bien souvent, plus de la subjectivité de l’observateur que d’un niveau suffisant de connaissances expérimentales, sauf celles personnelles.
Effets « pseudo-positifs » et impacts toxiques des parcs éoliens
En 2006, Petersen et Malm ont défini ; « L’effet récif est le résultat du déplacement d’un substrat mou vers un substrat dur et est considéré comme la plus importante perturbation de l’écosystème. »
Pour le conseil d’administration de l’Atelier Anonymus, affirmer encore en 2023 que l’effet de récif est la plus importante perturbation de l’écosystème, ce qui était relevé justement en 2006 par Pertersen et Malm n’est plus vrai depuis 2020 et même bien avant.
Une bien plus importante perturbation de l’écosystème est liée aux effets de sillages aéroliques des turbulences générées par les aérogénérateurs et accessoirement hydrauliques issus des mâts, jackets, enrochements, protections des fondations comme l’ont démontré les travaux de l’équipe de Corinna Schrum.
Si la cascade ; effet de récif – effet de réserve – effet d’entraînement et de débordement halieutiques existe bel et bien dans les parcs éoliens en mer, la similitude avec les Aires Marines Protégées (AMP) s’arrête à la barrière rédhibitoire des effets et impacts délétères ; physiques et chimiques toxiques que ces installations industrielles font « peser » sur l’écosystème.
Ces zones industrielles (ZI) peuvent donc « profiter à la pêche » et à l’aquaculture sous la réserve expresse que les contrôles écotoxicologiques garantissent la sécurité sanitaire de produits végétaux et animaux effectivement consommables sans danger ; qu’ils soient issus de la pêche, de cultures marines ou d’autres formes d’aquaculture.
Le cas des cultures d’algues à usages « non alimentaires » en cas de feu de nacelle contaminant la zone devra aussi être observé très attentivement à la vue des possibles risques industriels, bioplastiques et cosmétologiques.
De plus, quand une nacelle d’aérogénérateur prend feu, elle libère des quantités massives de toxiques; entre autres, de terres rares, principalement du néodyme et en moindre quantité du praséodyme issus des aimants permanents et les pâles, des quantités notables ; d’un perturbateur endocrinien oestrogénomimétique de la famille des Bisphénols, d’époxydes et de matières de charge sans évoquer les huiles et d’autres « joyeusetés » dont nous ignorons une grande partie des impacts sur les habitats et les espèces selon leur état natif ou modifié sous l’effet de la hausse de la température.
Et arrêtons de croire que tout polluant toxique se dilue très vite dans l’océan alors que cela dépend de très nombreux facteurs abiotiques et biotiques locaux qui se combinent aux caractéristiques de la machine en feu.
Je vous rassure les pâles éoliennes polluent progressivement chroniquement l’environnement par l’usure parfois très anticipée de leur bord d’attaque sans qu’il soit besoin de « les incinérer ».
– L’augmentation de la biomasse halieutique, des cultures et élevages marins, exploitable en parcs éoliens sera comme les productions d’un élevage à terre dans l’enceinte ou à proximité d’une Installation industrielle Classée pour la Protection de l’Environnment (ICPE)…à chacun d’assumer ses risques d’exploitation et de se garantir de ceux imputables aux autres…par la voie assurantielle…quand elle est « réellement ouverte financièrement »…
Modèles écosystémiques et incertitudes
En 2020, Dannheim constate, évidemment ; « qu’il y a un manque d’informations précises et mesurées sur la plupart des impacts générés par OWF. » Vrai. Comment peut-on passer outre et propulser un développement industriel éolien invasif océanique avant de pouvoir estimer rationnellement s’il est compatible ou non avec le rétablissement ou même le simple maintien des espèces et des habitats marins ?
Si les incertitudes entourant les impacts des parcs éoliens reconnus par la définition de Willsteed et al. en 2018, qui est parfois interprétée de façon « subjectivo-restrictive » sur les effets et l’intensité des modifications du socio-système, dépendaient du contexte de ce dernier, ce qui est vrai dans certaines situations « amplificatrices », il n’en demeure pas moins que croire être capable d’établir des modèles intégrateurs des incertitudes, même des seuls impacts actuellement retenus sur le système socio-économique se résume à un péché d’orgueil.
Il s’agit ici de « tordre le cou au réel » des impacts biologiques exhaustifs dont certains ne passent même pas la « barrière subjective de la définition retenue des impacts » afin de prioriser dans « ces montages systémiques » les piliers socio-économiques sur le pilier écologique qui les soutient pourtant encore « à bout de bras » tout en accélérant le rythme de son effondrement. D’ailleurs, ces modèles « réducteurs à outrance » ne sont pas capables dans leur intégration systémique forcée de comprendre, quand on peut les établir, les liens de causes à « impacts éco-logico-nomico-sociaux » qui sont d’une complexité biologique et psychosociale qui les dépasse déjà, même avec l’appui d’une intelligence artificielle qui n’est qu’un dévoiement des deux termes qui la définissent.
En 2011, Potschin et Haines-Young, les « inspirateurs » de nombreux modèles dérivés de leur modèle écosystémique « en cascades » portent « la réclamation de « LA » communauté scientifique » ; « d’une évaluation intégrée des SE dans une approche interdisciplinaire, cherchant à étudier les conséquences des OWF à la fois sur « l’offre » (la capacité des écosystèmes à produire des SE) et « la demande » (les besoins humains en SE). »
La vision globalisante et détournée des services écosystémiques par « le scientisme » de l’économie de l’environnement réclame une approche marchande qui se résume à la recherche de l’adéquation de « l’offre » de ces services par l’environnement océanique et de « la demande » économique et sociale, voire sociétale humaine par une étude « séparatiste » des impacts des parcs éoliens qui s’apparente à une diversion. Cette approche supprime toute hiérarchie « éco-systémique ».
Quid de l’articulation directe entre « l’offre océanique impactée » et « la demande humaine » ?
Le parti pris de l’Atelier Anonymus
A l’Atelier Anonymus nous rejetons en bloc cette approche « d’évitement modélisateur » des lacunes de connaissances scientifiques expérimentales tout comme celle de la doctrine ERC-S qui a démontré qu’elle est capable, telle qu’elle est appliquée, de quelques réussites montées en exergue, dans « un océan de vagues d’échecs retentissants ». L’humanité ne doit pas avoir peur d’exposer ses fragilités existentielles et de tenter de les résoudre avec l’aide de l’intelligence du vivant plutôt que de faire reposer son salut sur des solutions technologiques industrielles qui vont, une nouvelle fois, asséner la preuve de leur efficacité destructrice de notre environnement.
Courir après le temps et les degrés en priorisant des choix d’une « transition énergétique » qui n’est que le soutien du marché tel qu’il nous est imposé et veut se maintenir coûte que coûte, incompatible avec la « transition écologique » qu’elle est censée porter n’est pas rationnel. Accepter des solutions de repli énergétiques individuelles et collectives en limitant drastiquement sa consommation électrique, en renonçant à l’absurdité de passer plusieurs heures par jour sur les réseaux sociaux et à cette hyperconnectivité téléphonique 24h/24h qui impose de recharger en France des dizaines de millions de batteries tous les jours, à jouer compulsivement ou non en ligne ou sur d’autres supports, à consommer pour consommer…une longue litanie d’usages et de consommations électriques et de biens qui en consomment beaucoup, non réfléchis.
La phrase qui vient d’être écrite me vaudrait l’application de la loi de Lynch dans un monde barbare.
Nous n’y sommes pas encore, heureusement.
Il faut que les mots soient posés et que chaque individu s’interroge chaque jour sur ses modes et intensités de consommation électrique.
Dans le cas contraire, personne ne peut dire qu’il ignore les conséquences de ses actes de consommation électrique sur l’environnement océanique ; participer à l’acceptation de son envahissement par des machines industrielles éoliennes, des électrolyseurs, des radeaux de panneaux solaires flottants…
Nous sommes à l’heure des choix décisifs et de la nécessité d’effondrer la croyance que le « en même temps éco-logico-nomico-social » est toujours possible. C’est une illusion morbide.
« L’éco-logique ne peut être dissous dans l’éco-nomico-social ». Par contre l’inverse est vrai.
Ne soyons pas dupes.
L’organisation des différentes données-sources dans des modèles conceptuels intégrés des Services Ecosystémiques (SE) ne permettra pas de discriminer les effets et impacts des parcs de machines industrielles éoliennes sur l’environnement de ceux de l’évolution climatique, de l’effondrement de la biodiversité, de la surpêche, des autres sources de pollution…
« Cette approche systémique » n’a d’intérêt que dans le cadre de « l’offre et de la demande de services environnementaux » de l’économie de l’environnement qui est reliée aux intérêts industriels. Aucun intérêt environnemental puisque détachée de « l’approche systémique écologique stricte » qui seule est capable d’estimer les effets et impacts réels des machines industrielles éoliennes et de leurs organes connexes sur les espèces, leurs interactions et les milieux océaniques.
Le cadre de liaison des nœuds et des liens des diagrammes de Sankey engrange des associations entre les parcs éoliens et « l’alimentation des Services Ecosystémiques », et permet au modèle de passer directement à la notion de service en « sous-entendant » les facteurs environnementaux.
De plus, il sera très difficile d’attribuer au niveau « des Services Ecosystémiques » les effets et impacts spécifiques éoliens puisque d’autres sources pouvant être cumulatives et synergiques y participent. Il existe des « porosités » entre sources qui brouillent la discrimination de l’attribution des impacts et de leurs intensités respectives.
Le niveau des services écosystémiques n’est donc pas pertinent
Ce qui est « apparemment » gagné en gestion quantitative des données est aussi perdu en estimation qualitative par la définition « subjectivo-restrictive » de l’admission des effets en impacts.
Les experts ne peuvent valider que les supposés impacts en cascades qu’ils connaissent et non les multiples interactions qu’ils peuvent ignorer et qui les conditionnent ou s’en éloignent. On l’a bien vu dans le cas du premier parc éolien océanique français sur le banc de Guérande.
– C’est pourtant cette « validation » qui « cadre et conditionne » le traitement des données collectées. Les modèles conceptuels dérivés et évolutifs de Potschin et Haines-Young (2011) ne seront capables que d’intégrer les nouvelles connaissances interactives spécifiques et d’habitat dans l’amélioration de la compréhension écosystémique des impacts et c’est, comme toujours, le traitement algorithmique des données qui en « pondérera » l’importance quantitative dans le modèle.
– C’est cet ensemble de « données pondérées » qui sert de base aux simulations du « futur océanique souhaitable » à choisir subjectivement entre celles-ci puisqu’il ne peut être qu’une « dérive distanciée du réel » à proposer aux décideurs pour établir des mesures de gestion soi-disant efficaces à maintenir ou rétablir le niveau de « l’offre » de services écosystémiques suffisante face à « la demande » humaine en recherche de croissance économique basée sur la mobilisation de toujours plus de ressources naturelles.
Une impasse existentielle qui nourrira, un certain temps, tous ceux qui « s’y greffent », économiquement.
Mais « l’économie de l’environnement » est « une voie sans issue éco-logico-nomico-sociale ».
Cette phrase est insupportable à lire pour une grande partie des gouvernants, des industriels, des scientifiques éoliens, des maîtres d’ouvrage, de certains pêcheurs influents et défenseurs de l’environnement dont nous combattons frontalement l’idéologie économique consumériste de ressources naturelles océaniques incapables de se renouveler au niveau de la « demande éco- systémique humaine » moteur de la croissance économique, de surcroît en période d’effondrement de la biodiversité.
Le « mur écosystémique biologique » se rapproche à très grande vitesse. Accélérons l’envahissement industriel océanique des machines éoliennes afin de le percuter encore plus vite et plus fort.
C’est cet emballement d’une logique mortifère qui doit être combattu vigoureusement.
Encore une fois ; les parcs pilotes éoliens expérimentaux ne seront que de peu d’utilité et même contre-productifs écologiquement mais évidemment pas économiquement, alors qu’ils sont indispensables sur une dizaine d’années avant toute décision d’envahissement industriel; décision aberrante, dangereuse et stupide qui a déjà été prise par « un Jupiter olympien sur son petit nuage » ; si ces modèles théoriques conceptuels intégrés puis pratiques, sont imposés pour la gestion des données des parcs pilotes éoliens expérimentaux et l’estimation « économique de l’offre de services écosystémiques ».
« En effet », ils excluront de la définition des impacts des « effets plus ou moins discrets » qui peuvent retentir fortement « dans le temps de leur développement chronique » sur un « sous-compartiment » écologique et provoquer des « cascades délétères » sur les équilibres dynamiques fondamentaux; par exemple, microbiotiques, d’habitats benthiques, impactés par le développement massif de bactéries magnétotactiques accélérant progressivement des bioaccumulations métalliques dans d’autres « compartiments » en lien avec les pertes de CEM des câbles de transport électrique.
Ou, pour des impacts reconnus mais dont leurs conséquences ne seront pas intégrées « au modèle évolutif » par le refus d’en reconnaître l’imputabilité éolienne, en détruisant une, voire des espèces « clé de voûte » comme dans le cas de la cascade; « impact vibratoire des battages de pieux – échappement de la population d’araignées de mer (Maja brachydactyla – Balss) – sa prédation massive par les pieuvres (Octopus vulgaris – Lamarck) – le développement « non régulé » des oursins (Psammechinus miliaris – Gmelin) qui en conséquence – détruisent une forêt de laminariales et la faune encroutée jusqu’au décapage de l’habitat rocheux. Un point important à retenir est que les « biologistes éoliens » jouent sur « le velours » puisque non seulement la modélisation et ses modulations et modérations des données pour le calcul des « offres et demandes de services écosystémiques du marché économique de l’environnement » distendent et relativisent considérablement la capacité d’établir des liens « de cause à impact » imputables aux installations industrielles éoliennes, mais encore que l’approche « éco-systémique » provoque le mélange « éco-logico-nomico-social » qui brouille volontairement l’estimation qualitative et quantitative des effets des parcs éoliens en « cristallisant ensemble » tous les facteurs qu’elle qu’en soit l’origine impactant « l’offre de services éco-systémiques ».
Cette approche « économique de l’environnement » qui est « irrecevable biologiquement » pour l’immense majorité des membres de l’AA, dont, évidemment, les naturalistes, permet d’organiser une « manœuvre d’évitement » des recherches pluridisciplinaires indispensables à long terme avant tout développement massif de l’industrialisation océanique et de transférer ultérieurement ces recherches, suite à cet envahissement, dans les suivis de la doctrine ERC, ce qui les ampute d’office de toute approche d’application des principes de prévision et de précaution des effets et impacts éoliens.
Rien ne permet d’affirmer, bien au contraire, que les résultats des suivis administreront la preuve de la compatibilité biologique et environnementale de ce développement énergétique massif. Rien. C’est à cet instant que l’on voit poindre le vertige d’une participation irréversible, donc non résiliente et seulement « subsidente » pour les espèces et les milieux, de l’industrialisation éolienne océanique et de son cortège ; parcs éoliens flottants, électrolyseurs, stockages d’hydrogène sous forme liquéfiée ou gazeuse et leur transfert, îles énergétiques et installations flottantes ou immergées en tout genre.
Un accompagnement industriel, décidé, consenti et accentué au niveau gouvernemental de l’effondrement biologique océanique. Avec conséquences de Droit. Mais des décennies trop tard.
L’orientation du choix des sources scientifiques est toujours discutable pour l’estimation de « l’offre » écosystémique. Travailler sur des milliers de publications comme nous le faisons à l’Atelier Anonymus est difficile et des oublis ou des orientations bibliographiques subjectives peuvent être pardonnables. Il suffit d’accepter de les corriger. Nous avons à travers des membres de l’AA une expérience de plus de cinquante ans d’évolutions, d’inflations de publications par le constat que d’autres chercheurs sont plus attirés par une « politique du chiffre » gonflant leurs évaluations, conditionnant des financements et le maintien d’axes de recherches que par la qualité informative et d’innovation intrinsèque de celles-ci.
Ce qui nous chagrine chez nombre de modèles conceptuels récents dérivés de Potschin et Haines-Young (2011) est « l’organisation de l’interface entre « l’offre » et la nature des informations définissant « la demande » de services éco-systémiques ».
C’est un biais majeur de « l’approche englobante pseudo-holistique » qui tente désespérément à cause de son obligation de « systémicité » d’associer « les offres océaniques » et la définition des causes impactant « les demandes humaines de services éco-systémiques ».
C’est peine perdue car les modèles sont incapables de cet « interfaçage illusoire».
S’ils peuvent en devenir capables, ce dont nous doutons expressément, ce ne sera pas avant au moins une bonne dizaine d’années si l’exhaustivité des expérimentations indispensables est effectuée en toute transparence et sans dévoiement.
– Que la détermination de « l’offre de services écosystémiques » et des effets des parcs éoliens pouvant être qualifiés arbitrairement « d’impacts » dans le cadre de la définition retenue par des modèles conceptuels ou pratiques ; repose sur « une partie sélectionnée de la littérature » ; ne comprenant directement ni Science Direct, ni Researchgate ; et des connaissance d’experts est une chose ;
Mais que l’analyse des conséquences sur « la demande de services écosystémiques » repose sur des verbatims de discours publics en est une tout autre.
On aurait pu logiquement s’attendre à trouver à l’interface des données « scientifiques » des données socio-économiques liant « offre et demande » en intégrant aux modèles toutes les entrées pouvant tenter d’expliquer les différentes origines des distorsions entre « les deux poids » posés chacun sur un des plateaux de la balance « économique de l’environnement ». Mais là, baser l’analyse des conséquences des impacts sur « la demande » de services écosystémiques de modèles conceptuels censés « être une représentation la plus fidèle possible du réel » qui permet de simuler son évolution dans un futur plus ou moins proche afin de suggérer des mesures de gestion aux décideurs sur la base des verbatims de discours publics et non sur un travail symétrique « systémique » de recherche de données socio-économiques publiées et complété par une approche experte, est à notre sens particulièrement interpellant et déroutant.
Il est illusoire et très présomptueux de soutenir être capable de maîtriser la mesure des conséquences des impacts des parcs éoliens et de leurs organes connexes sur les « demandes humaines de services et les offres écosystémiques » vu les carences considérables de recherches expérimentales qui demanderont plus d’une décennie pour tenter de les combler en partie. Il faut bien remarquer que si dès le début des pressions sont « écartées » par l’interprétation de la définition des impacts, l’intensité de ceux retenus n’est que « semi-quantifiée » sur les récepteurs de chaque groupe trophique.
Ensuite, les impacts sont transférés vers les services environnementaux assurés par les fonctions écosystémiques des récepteurs impactés.
Comme s’il était possible de mesurer et répartir ces impacts sur les différentes fonctions assurées par un ou plusieurs récepteurs sans tenir compte des multiples facteurs environnementaux capables de moduler et d’entrer en interférences avec chaque récepteur et d’orienter ainsi l’intensité de l’impact sur une partie ou la totalité des services environnementaux assurés.
Le simplisme dans la recherche de l’établissement des « chaînes causales des effets », quand elles existent, ne permet pas, en réalité d’établir par un modèle conceptuel ou pratique une « vision holistique » écosystémique « des offres et demandes » de services.
Nouvel extrait d’un contributeur interne à l’AA ;
– « Il est important de rappeler à ce point de la discussion élaborée par le GT Océan pour le CA, qu’un binôme de membres ayant travaillé en écotoxicologie d’ETR a soulevé l’absence de « dose – effet » dans le déclenchement d’impacts biologiques ; membranaires, sur le métabolisme calcique, sur des microbiotes d’animaux d’élevages terrestres et des métalloprotéines, liés pour beaucoup à des interférences complexes « effets de spin ETR – métaux intracellulaires ou fluidiques – CEM » pouvant être aigus ou chroniques. Au moins dans ces cas, la recherche d’une définition des « chaînes causales des effets » n’a pas le sens commun retenu par les modélisateurs et « échappe à leur conceptualisation » tant qualitative que quantitative des sources de risques que de l’intensité des impacts biologiques. Dans ces modèles on voyage dans le monde merveilleux des liens simples entre la semi-quantification des impacts sur le ou les récepteurs permettant d’atteindre la traduction de l’intensité de ces impacts sur les services écosystémiques rendus.
Les diagrammes de Sankey, en dehors de leurs biais classiques que nous ne rappellerons pas ici, sont incapables de rendre compréhensibles aux lecteurs l’intensité et la répartition des impacts entre services écosystémiques et aussi pour nous de plusieurs effets, car dans nos trois binômes, nous ne prenons pas à notre compte la définition « trop réductrice et approximative, éminemment sujette à la subjectivité du déterminateur retenue par de nombreux modèles récents ». Fin de citation.
Les enquêtes « dîtes holistiques » sont souvent limitées aux impacts « évidents » sur les chaînes trophiques alors que des effets physiques éoliens majeurs ne les impactent que très indirectement et parfois avec un décalage spatio-temporel de plusieurs mois suite à des modifications rarement aiguës, plus souvent chroniques et locales de facteurs abiotiques.
Le choix offert aux experts sollicités par les modélisateurs pour exprimer les impacts est souvent réduit à trois modalités ; pas d’impact, impact non significatif ou impact significatif qui relèvent parfois plus de la subjectivité et de la croyance sauf ceux issus de leurs connaissances expérimentales.
Ce choix « 0, – +, + ou ++ » ou « 0, 2 ou 10 » ou tout autre rapport chiffré dans d’autres cas n’est pas relié à des mesures physiques d’impacts et même si c’est compréhensible dans un cadre conceptuel, cette approche est gênante par son réductionnisme et son absence de quantification chiffrée par des exemples qui ne permettent pas de faire apparaître des difficultés troublantes liées aux calculs réels.
Conclusion
– Accélérer l’envahissement océanique de l’éolien dans l’anachronisme scientifique et politique sans avoir réalisé préalablement les nombreuses recherches expérimentales indispensables à l’établissement de la connaissance de la compatibilité ou non de cette décision avec la lutte contre la subsidence écosystémique est irrationnel, irresponsable et dangereux.
– La non prise en compte d’effets éoliens dans les impacts intégrés aux modèles écosystémiques en jouant sur les conditions de la définition retenue, alors que les lacunes de connaissances ne permettent pas de le décider peut se révéler une grave erreur sur le temps long pour des effets aigus ou chroniques. Ces modèles ne sont donc pas holistiques mais réductionnistes et exclusifs.
– L’usage des modélisations est justifiable de beaucoup de manières, pour organiser les données existantes et à venir mais pas pour contourner les carences actuelles de données. Quand on ne peut pas par ignorance, dans de telles conditions de diversités et d’intensités de risques, le principe de précaution impose aux politiques un moratoire de l’ensemble des projets.
– Ces modèles systémiques ont vocation à être éco-systémiques ; « éco-logico-nomico-sociaux » puisque ; « à travers les offres et les demandes de services éco-systémiques » ils regroupent toutes les composantes ; écologique, économique, sociale et sociétale dans une vision apparemment « holistique » de l’univers des inter-acteurs et inter-actions maritimes.
– « Cette vision anthropocentrique issue de l’économie de l’environnement n’a pour avenir que l’échec dans sa volonté de représentation écologique ».
Ces modèles « brouillent les priorités » écologiques aux bénéfices des enjeux économiques et sociaux qui en dépendent.
« La confusion des Eco » permet de les placer sur un même plan « égalitaire » déconstruisant ainsi l’échelle naturelle des valeurs dans le but dévoyé d’établir « des compromis illusoires » et de prioriser un développement industriel énergétique incompatible, évidemment avec la « résilience » des écosystèmes qu’il contribue à effondrer, mais également, dégradant « la subsidence » en cours.
Toujours cette vision anthropocentrée qui biaise les besoins réels de l’écosystème océanique par « l’entrée des services écosystémiques ».
– Prédire relève de la croyance pas de la science ni prioriser les enjeux socio-économiques en mer.
– D’ailleurs « prioriser les enjeux socio-économiques en mer » c’est-à-dire décider a priori ; « imposer comme une évidence » la primauté des enjeux socio-économiques sur les enjeux environnementaux disqualifie ceux qui s’en réclament dans la recherche des effets et impacts des installations industrielles éoliennes sur ceux-ci ; tant conceptuellement qu’expérimentalement.
– « Croire que la transition énergétique choisie, d’un développement massif industriel éolien en mer participera à sauver la transition écologique par le seul remplacement de ressources énergétiques fossiles par cette électricité est « une erreur à choix multiples » qui sera lourde de conséquences ; évidemment écologiques, mais aussi économiques et sociales allant jusqu’à un risque de déstabilisation sociétale. »
– Dans certains modèles il est « facile et avantageux » de mettre en avant les « fournitures de services écosystémiques » soi-disant favorables des parcs éoliens que seraient « les mantras magiques » des « effets de récifs et de réserves » qui cachent la forêt des effets et impacts éoliens négatifs et de leurs intensités sur la subsidence de la biodiversité océanique. – D’autre part et en complément, de nombreux chercheurs institutionnels ont un pied dans leur institution publique et l’autre dans des structures de recherches des industriels privés, parfois en promiscuité, ce qui malgré leurs véhémentes dénégations, ne les rend pas insusceptibles d’un conflit d’intérêt majeur qui pourrait décrédibiliser leurs travaux et les mesures de gestion proposées.
– « Les modèles conceptuels intégrés éco-systémiques des Services Environnementaux ont pour but de « prioriser les enjeux socio-économiques en mer, tout en assurant un développement durable des territoires côtiers (Frederiksen et al. 2021). »
– L’influence de l’évolution climatique, de l’effondrement écosystémique, de la surexploitation halieutique, de la pollution généralisée de l’océan mondial rendra très difficile la discrimination donc l’implication des multiples facteurs de la dégradation de « l’offre de services écosystémiques » par les installations industrielles éoliennes dans cette évolution océanique d’impacts polymorphes.
– La définition de la notion d’impact de Willsteed (et al. 2018) est ; « Si ces effets sont suffisants en intensité, durée et/ou gravité pour provoquer des changements significatifs au niveau des récepteurs, ils sont alors appelés impacts».
Cette terminologie du « champ des impacts » permet à des modélisateurs d’éliminer un certain nombre d’effets qui ne devraient pas l’être car « leur suffisance » et leur capacité à « provoquer des changements significatifs » relèvent bien souvent, plus de la subjectivité de l’observateur que d’un niveau suffisant de connaissances expérimentales, sauf celles personnelles.
– Si la cascade ; effet de récif – effet de réserve – effet d’entraînement et de débordement halieutiques existe bel et bien dans les parcs éoliens en mer, la similitude avec les Aires Marines Protégées (AMP) s’arrête à la barrière rédhibitoire des effets et impacts délétères ; physiques et chimiques toxiques que ces installations industrielles font « peser » sur l’écosystème.
– En 2020, Dannheim constate, évidemment ; « qu’il y a un manque d’informations précises et mesurées sur la plupart des impacts générés par OWF. » Vrai. Comment peut-on passer outre et propulser un développement industriel éolien invasif océanique avant de pouvoir estimer rationnellement s’il est compatible ou non avec le rétablissement ou même le simple maintien des espèces et des habitats marins ?
– La vision globalisante et détournée des services écosystémiques par « le scientisme » de l’économie de l’environnement réclame une approche marchande qui se résume à la recherche de l’adéquation de « l’offre » de ces services par l’environnement océanique et de « la demande » économique et sociale, voire sociétale humaine par une étude « séparatiste » des impacts des parcs éoliens qui s’apparente à une diversion. Cette approche supprime toute hiérarchie « éco-systémique ».
Quid de l’articulation directe entre « l’offre océanique impactée » et « la demande humaine » ?
Fin de la Partie II
Le chargé de communication de l’Atelier Anonymus,
Chrystophe Grellier