Edito ANTIDOTE

18 Déc, 2023Atelier Anonymus3 commentaires

Débat Public - Planification de l’espace maritime

Manche Est – Mer du Nord

Dans le cadre des « débats publics » pour la planification des quatre DSF hexagonaux figure dans chaque Dossier des Maîtres d’Ouvrage (DMO) un « Edito » sous lequel sont quatre photographies ; de gauche à droite ; Christophe Béchu : ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires Agnès Pannier-Runacher : ministre de la transition énergétique Hervé Berville : secrétaire d’Etat de la mer Xavier Piechaczyk : président du directoire de RTE

 

Rédaction de cet antidote

Cet éditorial ne pouvait rester en l’Etat sans la rédaction d’un antidote, d’autant plus que le président de la république a déclaré le 28 novembre 2023 à Nantes aux assises de la mer 2023 ; « On s’engueule une bonne fois pour toutes mais de manière franche et on évite de le faire après cinq ou dix ans de projet« . Nous allons suivre assidûment son conseil « d’engueulade », mais pour le reste… qu’il n’y compte pas ni son successeur.

 

L’effondrement de la biodiversité

L’effondrement de la biodiversité est le seul défi existentiel pour l’humanité, pas « le changement climatique » par l’approche de la transition énergétique choisie par le gouvernement et l’UE, de l’envahissement océanique par des machines industrielles polluantes et toxiques afin de maintenir un modèle économique et de confort sociétal insoutenables par ces moyens.

Seul le rétablissement d’une biodiversité terrestre résiliente peut permettre aux continents et à l’océan de jouer efficacement leurs rôles de puits de carbone et de régulation thermique, pas sa mise en danger par le développement massif des machines et dispositifs qui captent des énergies « encore intensément » renouvelables et par leur fonctionnement modifiant fortement les conditions abiotiques et biotiques de l’environnement océanique.

Il n’est pas nécessaire ni souhaitable de justifier la protection du milieu marin par les services environnementaux rendus par le vivant à l’humanité, mais elle est indispensable au titre de la responsabilité environnementale de l’espèce humaine qui est gravement engagée dans la situation actuelle et de ce que cette prise de conscience implique d’obligations morales et d’action que nous devons aux autres espèces et à la planète. Là est notre dette.

Si nous respectons le vivant, il nous le rendra au centuple. Si nous continuons à le mépriser en lui imposant une industrialisation océanique énergétique massive qui participe de l’effondrement de sa biodiversité et au « dérèglement climatique », il nous entrainera dans sa chute. La vision des membres de l’AA est donc, contrairement à celle du gouvernement, détachée de l’affaiblissement des services écosystémiques que le vivant « devrait à l’humanité » mais empreinte de considérations morales qui sont étrangères au développement économique libéral énergétique porté par le gouvernement qui par plusieurs aspects est « une violence faite au peuple français ».

 

La vocation des espaces maritimes

La vocation des espaces maritimes et terrestres français n’est pas d’accueillir ces installations énergétiques industrielles mais de maintenir la résilience vitale; végétale et animale, microbiotique qui est la base de notre nutrition et de notre survie. Mangerez-vous demain de l’énergie ou des euros éoliens en cas d’effondrement encore accentué du vivant ?

Le vivant océanique ne peut pas assurer le « en même temps des transitions énergétique et écologique » si nous continuons à l’affaiblir. L’incompatibilité de ce choix énergétique du gouvernement et du vivant se poserait avec un peu moins d’acuité si ces machines pouvaient être écoconçues dans un but écologique et non comme c’est le cas actuellement dans un but purement économique, mais même dans ce cas, des effets physiques de sillages; sur la stratification des masses d’air et d’eaux, sur la température, le pH et la salinité, la dynamique des nutriments: Majeurs sur la production primaire et le fonctionnement écosystémique, irréductibles puisque directement issus des conséquences de l’extraction énergétique par l’immense majorité des rotors actuels et la présence physique des installations rendent océaniquement inacceptable ce développement massif énergétique « débridé » décidé par le gouvernement.

Comment peut-il leurrer à ce point le peuple français en tentant de lui faire croire qu’il peut réellement influencer les débats en cours sur la planification maritime ? Les solutions des planifications retenues seront simplement délivrées progressivement par différents acteurs au cours de la procédure ; qui est bien plus un exutoire populaire, un « épuisement de l’inacceptabilité sociétale » par « une engueulade franche mais maîtrisée » souhaitée par le président qu’un débat constructif.

L’ordre des trois piliers d’un développement « soi-disant durable » retenu par l’édito gouvernemental reflète bien ses priorités ; économiques, sociales… et accessoirement… environnementales.

 

Les orientations du SNML

Contrairement à ce qui est soutenu dans l’éditorial ministériel ; les orientations inscrites dans la Stratégie Nationale pour la Mer et le Littoral (SNML) déclinées par l’approche intégrée des enjeux des DSF n’ont pas à viser « à concilier la préservation du milieu marin avec le développement durable des activités maritimes » mais tout au contraire, à vérifier si et dans quelle mesure le développement des activités maritimes est compatible avec la préservation du milieu marin qui est prioritaire. Ou du moins, qui devrait l’être. Il s’agit d’une inversion des valeurs qui est inacceptable et mortifère.

Nous ne pouvons cautionner ce positionnement tronqué d’un débat national aussi important pour l’avenir du vivant océanique donc de notre nation.

Bien sur, le développement des activités énergétiques océaniques sera « durable » puisque ces machines industrielles polluantes et toxiques pourront être maintenues 50 ans suite à un ou plusieurs renouvellements.
Evidemment, le maintien de l’effondrement du vivant océanique sera encore « durable », un certain temps.

Le fait que le ministre « de l’environnement » soit associé à « cette inversion de valeurs et de priorité » qui relèvent de sa compétence sans broncher montre qu’il n’est assis que sur « le strapontin de la transition écologique » alors que la ministre de la transition énergétique « trône dans un fauteuil d’orchestre ».

Au moins, il n’est pas possible d’accuser le gouvernement d’hypocrisie sur ce point puisqu’il n’avance pas masqué. D’ailleurs, comment le pourrait-il puisque 50 parcs éoliens en mer ou 45 GW sont déjà objectivés alors que la preuve de la compatibilité environnementale de ce développement industriel massif n’a pas été préalablement établie ?

« l’approche intégrée des enjeux » prônée par le gouvernement est une approche désintégrative de l’environnement marin « noyé puis dissous » dans « l’ambition éolienne de la France ».

 

La politique européenne de neutralité carbone

La politique européenne et française de neutralité carbone ; simplificatrice, simpliste et détachée d’une vision holistique du cycle du carbone, de l’ampleur des enjeux naturels et anthropiques mondiaux et de l’orientation d’un futur inatteignable des conséquences paradoxales du « réchauffement climatique » est vouée à l’échec. Le but n’est pas la neutralité carbone. Il doit être bien plus ambitieux et ne peut être atteint par les moyens choisis et leur mise en œuvre ruineuse qui épuise inutilement la nation.

Il est ubuesque de faire accroire à la population française d’être capable de réduire ou supprimer les pressions induites par les activités humaines sur le milieu marin « là où c’est nécessaire » (y a t-il des cas où cela ne l’est pas ?) dans l’objectif d’atteindre un bon état écologique. C’est une vision administrative ignorante et déconnectée du réel, incapable ne serait-ce que de ralentir un tant soit peu l’effondrement écosystémique.

Il ne s’agit pas de faire participer le public à ces travaux qui sont déjà bouclés mais de lui permettre de donner un avis sur les éléments y compris ceux qui progressivement seront apportés au cours de la procédure. Les multiples contraintes à prendre en compte dans la définition des zones prioritaires ont demandé un long et difficile travail aux services de l’Etat afin de les localiser malgré les lacunes et manques de données fiables et suffisantes en ZEE ce qui de facto fragilise sur ce point toute décision à venir.

Il est aberrant et trompeur de faire croire à la population qu’elle peut ne serait-ce que participer à créer voire proposer des « cartes » qui pourraient être prises en compte. Les cartes étatiques identifiant les zones maritimes et terrestres prioritaires pour le développement de l’éolien en mer « émergeront progressivement alors qu’elles ont été « travaillées longuement », entre autres, en Conseils Maritimes de Façades (en CMF) sous l’oeil attentif des services de l’Etat. La réalité soumise au public est donc progressivement dévoilée ce qui lui donne l’illusion d’une participation à la création d’une décision déjà « bouclée » antérieurement.

« Le débat » public tient donc bien lieu d’exutoire, « d’engueulade », de défouloir par l’épuisement des argumentaires des oppositions visant à l’acceptabilité sociétale de l’envahissement océanique d’une « industrie éolienne qui est une monstruosité environnementale ». Illusion démocratique comique ou tragique ?

 

La CNDP à la manœuvre des débats publics

La CNDP a estimé, pour sa part, que les dossiers étaient « suffisamment complets » pour autoriser l’ouverture des « débats » publics. Pourtant dans le dossier du DSF Nord Atlantique – Manche ouest : « La carte de propositions de l’État concernant les zones propices à l’éolien en mer ainsi que la fiche associée » qui sont des éléments essentiels, ne sont toujours pas publiées le 16 décembre 2023 alors que les débats ont débuté il y a près d’un mois. Il est d’ailleurs douteux que le contenu initial des quatre dossiers suffise au public pour aviser en connaissance suffisante de la cause. Il attendra les compléments à venir. En particulier, mais pas que, sur les cartes des vocations. Le gouvernement a œuvré pour que « ces débats » publics sur les choix « futurs » d’implantation des zones prioritaires éoliennes interviennent très tôt dans la vie des projets.

Le fait que ces « débats publics » interviennent tôt est très favorable aux maîtres d’ouvrage puisque l’acceptation sociétale des « zones » est acquise « en amont » par l’impossibilité pour le public de faire un lien entre la localisation proposée des zones prioritaires, l’ensemble de leurs enjeux environnementaux, connus partiellement de l’Etat en DPM mais beaucoup moins en ZEE et les effets et impacts éoliens de chaque projet qui y sera autorisé, beaucoup plus tard.

Il s’agit d’un « découplage informatif et d’un découpage spatio-temporel » des procédures successives qui neutralisent les récalcitrants.

 

La réforme des caractéristiques variables et des options des permis-enveloppe

La réforme des caractéristiques variables et des options des permis-enveloppe qui « passent sous le radar » de tout contrôle social et sociétal pendant les enquêtes publiques « aval », à cause de leur grande complexification « à choix multiples » et de vices environnementaux « internes » potentiellement graves pour le vivant et les dynamiques écosystémiques océaniques, de dossiers non réellement « arrêtés », complète le dispositif « d’évitement démocratique et contentieux » lentement et longuement concocté par gouvernement sur la base d’exemples européens.

Cette « anticipation » de la présentation des choix « futurs » d’implantation est donc un moyen « d’effacer les oppositions et les opposants » et non de faciliter loyalement la participation du public.

Tout comme la pertinence des avis du CNPN est également en partie désarmée ; avis anticipés dans le temps et « aveugles » aux caractéristiques variables et options des permis-enveloppe choisies postérieurement à ses avis, par exemple, sur les demandes de dérogations à protection stricte des espèces et la systématicité décrétée de la Raison Impérative d’Intérêt Public Majeur (RIIPM) des projets éoliens en mer n’arrangeront évidemment en rien la protection de l’avenir du vivant océanique ni la possibilité d’un contrôle social des « errements gouvernementaux » qui prennent une ampleur inédite démocratiquement très préoccupante.

Dorénavant, du fait de « la succession des réformes bâillonnant les opposants en leur refusant un accès à des informations claires et sincères » en temps utiles; l’Etat et les porteurs de projets avancent masqués tout au long de la procédure sans aucun frein démocratique, par un totalitarisme énergétique océanique alors que ces « débats » ont pour but de faire croire le contraire au public.

 

L’Etat dispose-t-il de toutes les informations ?

Prenons les ministres aux mots. Ils écrivent que le public peut influencer la localisation des zones et proposer des « cartes » qui pourraient être prises en compte. Si c’était vrai, cela sous-entendrait que l’Etat dispose de toutes les informations indispensables ; géologiques et sédimentaires, hydrologiques, aéroliques, botaniques et zoologiques, écologiques, microbiotiques, écosystémiques, en particulier sur des secteurs immenses de la ZEE lui permettant d’estimer la justesse des propositions du public. L’Etat ne dispose pas d’une vision holistique et des données suffisantes lui permettant de faire droit aux demandes du public même si elles sont justifiées. Il a déjà eu du mal à définir les zones prioritaires proposées au public pour lesquelles il a dû « soupeser les contraintes ». Il manque cruellement de données que nous jugeons indispensables pour les zones proposées…alors, pour celles que pourrait proposer le public.

Le gouvernement a décidé « a priori », sans aucune « assise rationnelle », la cohabitation des activités et la diversification des usages de la mer alors qu’il est incapable d’estimer physiquement, chimiquement et biologiquement de nombreux effets et impacts éoliens et leurs cumuls successifs sur l’environnement océanique. C’est un discours qui relève « des vœux pieux » ; imprudent et dangereux pour l’avenir océanique. Un pas en avant « dans le vide d’une ignorance abyssale ». Nous serons curieux d’apprendre par quel(s) moyen(s) les zones prioritaires éoliennes qui vont recevoir des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE) ; polluantes et toxiques; pourraient intégrer la cohabitation des activités et la diversification des usages de la mer ? Par définition, la visée de la construction de projets « durables » de territoire « respectueux de l’environnement » est « une illusion, voire un aveuglement gouvernemental tragique ». Il est convaincu que l’acceptabilité sociétale des projets éoliens nécessite « la pleine association du public » à des DSF qui « visent à concilier la préservation du milieu marin avec le développement durable des activités maritimes« .

Nous ne pouvons nous concilier avec l’Etat sur cette formulation « qui inverse la priorité » ni participer à « des débats » publics qui ne sont qu’un leurre grossier et une illusion démocratique.

 

Pour le développement de la protection forte

Ces « débats » ont aussi vocation à « identifier des secteurs préférentiels pour le développement de la protection forte« . Cette démarche pour l’Etat est un atout important afin de tenter d’obtenir plus d’acceptabilité sociétale de l’envahissement océanique industriel et de sa participation à « la destruction programmatique » du vivant.

Le public ne doit pas s’illusionner sur le sens que l’Etat donne à l’expression « protection forte« . Il pourrait avoir l’impression que l’identification de « ces secteurs » est le point d’équilibre harmonieux, le pendant écologique de l’acceptation économique des zones prioritaires de développement de l’éolien. Il n’en est rien.

En effet, l’articulation des deux termes de l’expression « protection – forte » est trompeuse.

En France, contrairement aux six niveaux progressifs de protection des espaces qui ont été définis par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) dont elle reprend pourtant la définition des Aires Marines Protégées (AMP), il n’existe que deux niveaux « standard » et « fort ». Le niveau « standard » n’a quasiment aucun intérêt écosystémique et ne sert que de « faire-valoir à la protection forte ».

Prenons la définition de la « protection FORTE à la française » ; « Espace naturel dans lequel les pressions engendrées par les activités humaines susceptibles de compromettre la conservation des enjeux écologiques de cet espace sont supprimées ou significativement limitées, et de manière pérenne, grâce à la mise en œuvre d’une protection foncière ou d’une réglementation adaptée, associée à un contrôle effectif des activités concernées.« 

L’Etat a donc avant tout une vision utilitariste de l’océan, anthropocentrée, des ressources qu’il peut en extraire et ne reconnait aucune personnalité juridique autonome à l’océan, qui n’est « qu’une possession de la Nation », pour les services écosystémiques rendus au fonctionnement de la terre dont l’humanité profite en tant qu’espèce animale « encore » plus que largement par rapport aux autres. Pour combien de temps ?

Cette phrase qui peut paraitre stupide dans le contexte actuel le deviendra peut-être moins dans le futur.

Elle permet en tout cas d’approcher que « la protection forte » à la française n’est pas un respect strict des espaces naturels, des espèces et des habitats. « Respect pourtant essentiel au rétablissement de fonctions écosystémiques dégradées de manières aiguës et chroniques par les activités humaines ».

L’humanité reste « au cœur » de ces espaces naturels ou les encercle et peut continuer à les exploiter « sous protection Forte » tant qu’elle estime plus ou moins arbitrairement, à cause des carences de données et d’études scientifiques, que ses activités sont compatibles avec l’objectif d’un bon Etat écologique du secteur qui est toujours poursuivi… encore et encore… toujours moins atteignable.

Il suffit que les pressions soient supprimées ou « significativement limitées » par des mesures de gestion pour qu’une activité industrielle, même polluante et toxique soit estimée compatible dans une AMP.

 

Je veux et j’exige

Après, la volonté politique fait le reste; « Je veux 50 parcs éoliens en mer. Je veux 45 GW/h de puissance ».
Mais que signifie « des pressions significativement limitées » pour un poisson, une crevette ou un cnidaire? Leur a-t-on demandé par des études in situ et en laboratoire ce que leur biologie en pense avant de décider d’envahir l’océan? Bien sur que non!
Très peu d’Aires Marines Protégées (AMP) disposent d’une « protection réglementaire » alors que la quasi-totalité n’ont que « la protection contractuelle » que leurs usagers qui consomment leurs ressources naturelles acceptent de se donner et de respecter. Sans contrôle et police efficace sauf contre ceux non autorisés à exploiter l’aire.

Les évolutions quantitatives de la politique de « protection » des AMP visent plus à protéger les capacités de co-usages économiques des territoires maritimes que l’environnement océanique.

Nous n’oublions pas que le représentant français s’est abstenu lors du congrès 2020 de l’UICN lors de l’adoption de la motion 066 en refusant l’interdiction des AMP à une partie de sa flotte de pêche. C’est d’autant plus dommageable que les gains halieutiques d’une protection intégrale des AMP sont considérablement plus importants et pérennes que la pêche dans les AMP sous « protection Forte à la française ».
La position française démontre une nouvelle fois un refus politique économico-idéologique de l’évidence biologique qui n’a pas rendu service à ses pêcheurs contrairement à ce que certains peuvent croire.

« Par ailleurs, les autorités françaises considèrent que les activités dans les aires protégées doivent être évaluées au cas par cas sur la base de données et de méthodes robustes, notamment sur la base d’évaluations d’impact environnemental« .

L’Etat français se refuse à protéger réellement les AMP pour ce qu’elles doivent être ; des lieux de ressourcements écosystémiques permettant une amélioration de la biodiversité et de la production biologique locale qui profite naturellement à la pêche par son effet de débordement.

Il juge qu’il n’y a aucune raison de refuser à une industrie de s’y installer par une affirmation péremptoire et fausse car les évaluations des impacts environnementaux ne reposent pas, sauf cas très particuliers, sur des données et des méthodes robustes.

Les études d’impacts environnementaux sont un des socles de l’intégration des parcs éoliens dans les Aires Marines Protégées en démontrant la compatibilité « aberrante » de ces Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE).

La France défend une approche de cohabitation industrielle des AMP qui est bien pratique économiquement mais qui constitue un détournement de leur objet environnemental et un refus de placer le plus grand nombre dans un cadre juridique plus protecteur que « l’illusion de la protection Forte » afin d’encore permettre un « en même temps environnementalo-industriel » à la limite du grotesque.

Quel orgueil que de croire être capable de supprimer les pressions ou de significativement les limiter et ainsi autoriser des co-usages qui pour être encore un peu durables seront insoutenables pour l’environnement océanique.

 

La « protection Forte à la française » n’empêchera en rien l’industrialisation océanique massive

Le peuple a le droit de savoir que l’actuelle politique française des AMP est très majoritairement « une illusion tragique environnementale » et qu’elle le restera puisque les co-usages seront la règle générale et la protection réelle l’exception. L’Etat cherche avant tout à travers « ces débats » une caution et une acceptabilité citoyennes.

« La vision de long terme de l’organisation de l’espace maritime et littoral » a été définie en amont par le gouvernement et ceux qui y ont participé. La participation du public ne peut donc la faire émerger sauf à reprendre ou susciter dans les interventions du public tous les éléments similaires ou compatibles avec ceux déjà prédéfinis dont la globalité se fera jour à l’issue de la procédure.

Nous aurions préféré disposer du projet complet localisant les 45 GW et tous les enjeux environnementaux connus de l’Etat dès le début des « débats » même si pour une raison indépendante de la volonté du gouvernement une initiative énergétique d’une nation voisine pourrait en remettre en cause une petite partie.

« L’Edito » ministériel se poursuit par : « Une attention toute particulière accordée à la filière pêche » qui a pour but de faire céder les derniers opposants, résistants « au miroir aux alouettes » du financement éolien de « la transition énergétique » de la pêche professionnelle et des organisations de producteurs.

Cette « attention « toute » particulière » devrait commencer par la protection des milieux et des espèces mais comme le but assigné aux DSF vise « à concilier la préservation du milieu marin avec le développement durable des activités maritimes » leur véritable but est le développement économique et non les objectifs environnementaux qui sont pourtant les seuls à pouvoir assurer la soutenabilité de la pêche professionnelle contrairement à « l’argent éolien » qui permettra des « efforts » de pêche en échange des « effets et impacts » sur des ressources halieutiques qui vont encore s’appauvrir pour la majorité d’entre-elles.

« la protection et la préservation de la biodiversité » n’est que l’accessoire du développement économique et social alors que la croissance de ces deux « piliers » dégradera encore durablement l’environnement océanique, « pilier » sur lequel ils reposent de plus en plus précairement. L’Etat ne peut donc être cru lorsqu’il affirme son ambition « en termes de protection et de préservation de la biodiversité« .

« La vision intégrée de l’espace maritime » du gouvernement est mortifère pour la biodiversité car au bénéfice intégral et exclusif, du développement massif de l’éolien et des autres machines industrielles de captage des énergies renouvelables dont au terme de leurs développements massifs ils modifieront des régimes éoliens et solaires captables selon les conditions météorologiques.

La participation du public n’est que « l’expression des faire-valoir » d’une volonté politique inextinguible qui sous le couvert fallacieux « des débats » en cours, organise un totalitarisme énergétique océanique qui aura des conséquences environnementales considérables dont l’Etat n’a même pas pris la peine de préalablement qualifier et quantifier ; les effets et impacts et leurs cumuls sur l’écosystème. Il en est bien incapable tant les lacunes sont abyssales, et tout à l’urgence énergétique qui l’accapare.

– Une fuite en avant de mauvais choix énergétiques qui est la manière la plus efficace de scier ce qui reste de la branche du vivant sur laquelle nous sommes assis. La chute écosystémique puis civilisationnelle sera douloureuse pour les gouvernés alors qu’une autre voie, non technologique, celle du vivant était ouverte. Le choix technologique engagé qui la referme sera sans retour. Dommage pour nos enfants et petits-enfants.

Nous espérons avoir répondu à monsieur le président de la république à la hauteur de « l’engueulade » qu’il a sollicitée.

Le chargé de communication de l’AA.
Chrystophe Grellier