Avis de l’Ae sur le projet éolien en mer de Dunkerque
L’Autorité environnementale (Ae) s’est réunie le 21 septembre 2023 en visioconférence. L’ordre du jour comportait, notamment, l’avis sur le parc éolien en mer de Dunkerque et son raccordement et la mise en compatibilité du schéma de cohérence territorial (Scot) Flandre-Dunkerque (59).
Conclusion de l’avis de l’Ae
Les principales recommandations de l’Ae sont :
- de préciser les éléments constitutifs du projet ou les modalités de réalisation des travaux et d’indiquer dans quelles conditions et avec quels critères les caractéristiques finales du projet seront arrêtées,
- de justifier, ou reconsidérer le niveau de plusieurs enjeux, dont certains apparaissent déclassés par rapport au document d’objectifs du site Natura 2000 et au document stratégique de façade Manche Est – mer du Nord, et le niveau des incidences,
- de compléter l’évaluation des émissions de gaz à effet de serre et de présenter une estimation des émissions évitées par le projet,
- de revoir certaines mesures de compensation qui, en l’état, ne permettent pas d’assurer l’absence de perte de biodiversité et de garantir les objectifs de conservation de certaines espèces.
Par ailleurs, l’Ae recommande de justifier les raisons ayant conduit l’État à retenir la zone, objet de l’appel d’offre (AO), au sein d’une aire marine protégée et d’apporter une attention particulière aux enjeux de biodiversité pour arrêter les prochaines zones d’AO ou d’accélération de l’éolien en mer. L’ensemble des observations et recommandations de l’Ae est présenté dans l’avis détaillé.
Avis délibéré de l’Autorité environnementale sur le parc éolien en mer de Dunkerque
Energies Renouvelables : la réforme de l'autorisation à "caractéristiques variables"
Extraits choisis
« EMD a demandé une dérogation « espèces protégées » pour 31 espèces protégées et RTE pour 23 pour lesquelles ils estiment un risque de destruction d’individus ou de perturbation intentionnelle. Les porteurs de projet font part de l’existence d’une raison impérative d’intérêt public majeur. Ils indiquent qu’il n’existe pas d’autres solutions satisfaisantes que la dérogation est inévitable, et évaluent que cette destruction ne nuira pas au maintien dans un état de conservation favorable des populations des espèces concernées dans leur aire de répartition naturelle.
Le dossier ne démontre pas qu’il n’existe pas d’autres zones ou macro zones de moindre contrainte environnementale (par exemple hors site Natura 2000, ou plus éloignées du littoral qui concentre les enjeux environnementaux) et que ni l’État, ni le porteur de projet n’apportent pas d’éléments justifiant une localisation du parc éolien précisément dans un site Natura 2000. L’Ae partage par ailleurs pour l’essentiel les analyses développées dans l’avis du CNPN du 11 juillet 2023 sur la demande de dérogation. »
« Dans le cas présent, le dossier n’évoque pas d’échanges avec les gestionnaires du site ou avec l’Office français de la biodiversité (OFB) qui a fait part dans sa contribution à l’Ae de très nombreuses remarques sur le projet. »
« Le dossier ne comprend aucune information sur les émissions de GES du territoire, du système de production d’électricité, ni sur les évolutions attendues du climat et leurs conséquences (conditions climatiques futures, érosion du trait de côte …). »
Si les promoteurs évoquent la production électrique de la centrale nucléaire de Gravelines et les projets de 2 EPR à venir, ils ne pourront certainement plus évoquer « une raison impérative d’intérêt public majeur », vu que ces moyens de production électrique pilotables, émettent moins de GES qu’un parc éolien en mer. De plus la centrale nucléaire est déjà présente et suffisante pour le territoire.
Rétroliens/Pings