Une localisation inadaptée

1 Mar, 2023Arguments3 commentaires

Au cœur d’une zone Natura 2000

Le secteur choisi pour le projet se situe dans une Zone de Protection Spéciale (Bancs des Flandres FR3112006) définie par Natura 2000, et va donc à l’encontre de cette idée de préservation de cette ZPS. Le choix de cet emplacement a été décidé sans concertation et avant une étude d’impact sur la biodiversité. Tout à été monté à l’envers ! De plus les études d’impact ne pourront pas couvrir une étude suffisante de l’ensemble de l’avifaune, par manque d’outils mais surtout de temps suffisants d’observations.

A cet endroit, c’est une atteinte grave à la biodiversité. Il faut savoir que le détroit du Pas-de-Calais est le passage obligé de millions d’oiseaux migrateurs (on parle de 85 à 100 millions par an). Tout ce qui descend d’une part, de l’axe Groenland-Islande-Ecosse et d’autre part de l’axe Cercle polaire-Spitzberg-Scandinavie et également de Sibérie-Russie-Pologne passe devant chez nous pour hiverner sur nos côtes atlantiques (Morbihan, Charente, Aquitaine …) Sans parler d’espèces patrimoniales protégées qui, pour certaines d’entre elles, voient une majorité de leurs effectifs passer dans l’entonnoir de Dunkerque.

Aucune étude préalable d’impact n’a été faite, et le projet ne peut pas à l’heure actuelle respecter la séquence Éviter, Réduire et Compenser (ERC) les impacts sur l’environnement, du ministère de la transition écologique.

Pour le projet de Saint-Brieuc, le Préfet des Cotes d’Armor a autorisé la destruction de 60 espèces protégées pour l’implantation du site éolien en mer. A Dunkerque, les promoteurs ont prévu de demander une autorisation de destruction pour plus de 30 espèces protégées au cœur de la zone protégée Natura 2000 des Bancs des Flandres. Quelle est donc l’utilité de cette zone Natura 2000 ?

Sources et références

Sur le site historique de l’Opération Dynamo

L’implantation du parc éolien se trouve sur un site historique mondialement reconnu, celui de l’Opération Dynamo. Site qui a largement inspiré le film hollywoodien « DUNKERQUE » de Christopher Nolan. Les anciens combattants anglais que nous avons pu rencontrer parlent d’une véritable profanation de leur lieu de mémoire.

Une contradiction avec la politique touristique et de préservation du territoire

Les fonctionnaires de l’office de Tourisme ont fait un travail énorme depuis des années pour changer l’image très industrielle de Dunkerque en axant leur communication sur la partie Nature du territoire, en développant le tourisme de mémoire et en faisant venir de nombreux artistes ou productions cinématographiques. Les fonctionnaires des Dunes de Flandre (SIDF) ont longuement travaillé pour devenir Grand Site de France, et ce type de projet risque de perturber fortement l’obtention de ce label.

De plus, ce projet constitue une trahison de la politique du croissant vert menée par nos élus dans les années 70 pour préserver le côté Nature de la partie EST de la Communauté Urbaine de Dunkerque, face à l’industrialisation massive de la partie OUEST.

Une décision contraire aux textes régionaux du développement de l’éolien

Le document de la DREAL page 7 et 30 stipule que « les zones Natura 2000 (zones de protection spéciale, zones spéciales de conservation et sites d’intérêt communautaire), les zones de protection de biotope (arrêtés préfectoraux), les réserves biologiques de l’Office National des Forêts, les réserves naturelles volontaires, et les zones de protection du Conservatoire de l’Espace Littoral et du Rivage Lacustre (CELRL) sont des zones particulières identifiées et qui « n’ont pas été retenues comme zones éligibles au développement de l’énergie éolienne« .

Le document de 2015 du ministère de la Transition Écologique stipule que la zone au large de Dunkerque était un « espace contraint par d’autres activités ». Cf. fichier zip à télécharger en bas de page « Cartes de synthèse MEMN (format zip – 5.6 Mo – 27/01/2015) »

Les fonds marins en Mer du Nord truffés d’explosifs

Il existe en mer du Nord des risques importants d’explosion d’armes chimiques datant de la seconde guerre mondiale, et de conséquentes pollutions sous marines.

Une expérience de l’éolien sur le territoire défavorable

1991 – installation de la première éolienne près de la Base nautique de la Licorne. Vidéo INA : https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/llc9601084477/malo-les-bains-energie-des-eoliennes
1997 – installation de 9 éoliennes Digue du break. Vidéo INA : https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/cab97011332/eoliennes-a-dunkerque
2003 – installation de 5 éoliennes Total à Mardyck. Article The Wind Power : https://www.thewindpower.net/windfarm_fr_172_mardyck.php
2004 – une éolienne digue du break s’écroule. Article Libération : https://www.liberation.fr/terre/2004/03/23/une-chute-apres-la-tempete_473457/
2020 – la dernière éolienne Total a été démontée en décembre 2020.

Un site industriel qui perturbe les radars militaires

Une nouvelle réglementation à l’initiative du Ministère des Armées exige son autorisation préalable pour l’implantation de parcs éoliens à moins de 70 km d’un radar militaire.
Le projet de #Dunkerque tombe pleinement sous le coup de cette réglementation puisque la Marine nationale gère le sémaphore de #Dunkerque et le radar du CROSS Gris-Nez qui est à moins de 70 km. L’aérodrome de Mark est également utilisé ponctuellement par l’armée sur des événements. Sans parler du radar de la base militaire belge de Coxyde, pour laquelle le ministre belge a déjà évoqué le problème.