Un déni de démocratie

1 Mar, 2023Arguments0 commentaires

Des promoteurs menteurs … et méprisants

Après avoir vérifié un par un les arguments des promoteurs, nous nous sommes rendu compte qu’ils mentaient allègrement à la population. En affirmant par exemple, que les éoliennes contribuaient à réduire le réchauffement climatique, ce qui en France est faux. Voir article ci-dessous « Les mensonges des promoteurs« .

Outre le fait de mentir à la population, les promoteurs à travers leurs responsables se permettent d’être méprisant à l’égard des citoyens qui vont subir ce projet. Voici le genre de phrases que nous avons pu entendre lors des différentes réunions avec eux :

« Ne vous inquiétez pas, on ne verra quasiment pas les éoliennes dont la taille ne dépassera pas la hauteur d’une allumette. »

« Et si vous les trouvez trop grandes, vous n’aurez qu’à reculer elles seront plus petites. »

« A Dunkerque, le temps est souvent gris et couvert. Vous ne les verrez quasiment jamais. »

Enfin, pour les études d’impacts, ils dépensent de l’argent – inutilement – pour soi-disant étudier le passage des oiseaux au niveau du projet situé entre 10 km et 20 km. En effet, ils ont installé un radar sur le port de Dunkerque pour cela. Mais ce radar n’a qu’une portée de 6 km ! Ils ont étudié le passage des oiseaux, important, dans une zone qui n’était pas celle du projet. Ils nous ont pris pour des clowns !

Des sondages défavorables

Les plateformes numériques mise en place par les promoteurs ont toutes fait émerger une opposition très forte au projet de plus de 90%. Cf. liens ci-dessous.

2 pétitions en ligne ont été mises en place et ont récolté de très nombreuses signatures. Plus de 9.000 signatures sur la plateforme Change.org et plus de 28.000 signatures sur la plateforme MesOpinions.com.

Notons que le nombre d’électeurs ayant voté pour le dernier maire de Dunkerque qui s’élève à 14.257 est largement dépassé par le nombre de signatures, et rend légitime la demande de consultations locales. Idem pour le nombre de votants pour les derniers députés des 13e et 14e circonscriptions de Dunkerque qui totalisent un nombre de votant pour eux à 13.460

Des élus locaux sourds et muets

Depuis le début les élus locaux n’ont jamais répondu à nos demandes de consultations locales sur le projet. Dès qu’on pouvait les interpeller lors de rencontres informelles, ils nous disaient que c’était le projet du président de la CUD, et qu’il ne fallait pas s’interposer. D’ailleurs, seul le président de la CUD a accepté de nous recevoir à ce sujet, mais uniquement pour nous dire que ce projet était génial pour le territoire, et que s’y opposer relevait d’une simple contestation politique, voire complotiste.

Seuls les maires des communes de Bray-Dunes, Ghyvelde, Zuydcoote ont accepté de soumettre les autorisations environnementales au conseil municipal. Et le conseil municipal de Leffrinckoucke a voté pour les autorisations de destruction de plus de 31 espèces protégées. Les autres conseils municipaux n’ont même pas pu s’exprimer sur le projet.

Un président de la CUD autoritaire

Même si le président de la CUD est le seul élu local qui a accepté de nous recevoir sur le projet des éoliennes en mer de Dunkerque, ce dernier a toujours eu une attitude agressive, vis à vis des personnes qui ont pu l’interpeller sur ce projet, notamment sur les réseaux sociaux. Il s’est permis de supprimer des commentaires, voire bloquer plusieurs personnes qui lui posaient des questions sur ce projet. La responsable à la démocratie locale participative, sa conjointe, s’est permise de faire la même chose. Tout comme la ville de Leffrinckoucke… La censure a donc été largement utilisée pour ce projet.

Dans l’entretien accordé à la Revue Urbanisme, le président de la CUD s’exprime sur le parc éolien et la communication faite sur les réseaux sociaux. Selon lui, il est « plus facile de faire des villes durables avec un régime autoritaire ou une dictature. » mettant en parallèle le Débat public sur le projet de parc éolien en mer au large de Dunkerque…

En 2016, dans la Voix du Nord, à propos du projet éolien offshore de Dunkerque, il disait : « Mon avis importe peu, j’ECOUTERAI les Dunkerquois DANS LEUR ENSEMBLE et il faudra qu’il y ait une garantie pour l’emploi, sinon ce sera niet ! ». C’est bien tout le contraire qui se passe aujourd’hui.

Des consultations locales refusées

Le collectif Vent Debout a demandé suite aux réunions de débat public la mise en place d’un référendum, pour que les habitants puissent décider eux même de l’avenir de leur territoire. Or la mise en place d’un référendum relève de la compétence de la collectivité ou de la mairie qui souhaite mettre en place un projet. Pour le projet de Dunkerque, c’est l’Etat qui a décidé l’implantation de ce projet. Donc seul un référendum au niveau National pourrait être mis en place. Ce qui est peu probable, vu que le projet de Dunkerque ne concerne pas vraiment la population nationale.

Cependant la convention Aarhus du code de l’environnement européen, permet la mise en place de consultations locales. Nous avons donc écrit aux maires des 11 communes concernées par l’implantation du site industriel éolien, pour demander la mise en place de consultations locales. Ceux qui nous ont répondu, ont prétexté attendre le résultat des études d’impact pour se prononcer, ou ont annoncé que le débat public permettait l’expression des citoyens.

Pour information ces communes toucheront une taxe de la part des promoteurs pour la compensation, vu que le site est considéré comme néfaste pour le territoire. C’est ce qu’on appelle des « mesures compensatoires » . Et oui si un site industriel éolien était si génial, tout le monde se battrait pour en avoir un !

Pas de libre arbitre

Ce projet s’accompagne de mesures compensatoires, qui altèrent le jugement des élus et des associations. A partir du moment où l’on touche de l’argent, la décision qui découle ne tient plus du libre arbitre. Pourquoi prévoir des mesures compensatoires si le projet fait l’unanimité ? Pourquoi le promoteur va verser des taxes aux décideurs locaux et aux associations locales ? Tout simplement parce qu’il sait que son projet est nocif, et qu’il sait très bien que l’argent peut faire taire de nombreuses oppositions, surtout quand les décideurs de l’Etat decident de couper les vivres aux communes.

Un débat public qui n’en a que le nom

Après avoir assisté à quelques réunions du débat public, nous avons observé de nombreuses choses qui nous posent problème.

  • Le débat public est financé à 100 % par les promoteurs. Il a couté 884 000 € pour 9 réunions.
  • Le débat a été très peu diffusé auprès des habitants.
  • A l’issue de ce débat, seuls les promoteurs décident de la poursuite ou non du projet. Le directeur du projet Xavier Arnoult a affirmé qu’il poursuivrait le projet, même en cas de fortes oppositions.
  • Le temps de parole accordé aux habitants lors de ces réunions est infime au regard du temps de présentation générale.
  • Le fait de maintenir des réunions en visioconférence dans un contexte sanitaire compliqué avec le COVID, a eu un coût en termes de qualité des échanges.
  • Le rapport final, plutôt défavorable de la CNDP, n’a pas empêché les promoteurs, ni la ministre Barbara Pompili, d’annoncer que le projet se ferait de toute façon.

Bref, ce débat public ressemblait plus à une présentation globale très détaillée, sur de très longs moments. Ceci sans véritable participation équitable des citoyens, dont les temps de parole étaient bien trop courts. Ce débat a donc augmenté le sentiment de frustration et d’impuissance, face à ces promoteurs et aux institutions publiques, toutes en ordre de marche.

Des lobbies européens qui imposent leur doctrine

Cette décision européenne s’est faite de façon unilatérale sans CONSULTATIONS des HABITANTS. Et des lois françaises et européennes (ASAP) sont même votées pour réduire les voies de recours. Ceci est d’autant plus inquiétant que des fonds de pension américains tels que BlackRock sont les conseillers de la Commission Européenne sur le Développement Durable.